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lundi 13 février 2012

Mon Gruissan Phoebus Trail

Samedi 11 Février, me voilà arriver à Gruissan pour cette course qui s'annonce très difficile à cause des conditions climatiques.D'ailleurs, ils auraient du renommer cette course et l'appeler plutôt: "Le Glacial Phoebus Trail". Ou pour moi spécialement: "le Galère Phoebus Trail."

Je récupère mon dossard ainsi que les petits cadeaux d'avant course. Me voici à l'hotel Ibis de Narbonne. Je prépare ma tenue du lendemain, surtout ne rien oublier!! Ne cherchez pas je ne suis pas dans mes vêtements. Je suis seul dans la chambre, faut bien que je m'occupe!!

Après les vêtements, je vérifie le matériel. La bouteille fait partie des cadeaux, je ne vais pas courir avec ni même la boire ce soir!! Plus tard!!!

Après une bonne nuit me voici à Gruissan. Cette photo n'est pas de moi et n'a pas été prise ce dimanche.

Car là nous sommes bien en hiver. Au thermomètre de ma voiture, il est inscrit -6 et il y a beaucoup de vent avec de fortes rafales mesurées à 85km/h. Il est annoncé un ressenti de -15 degrés. Les étangs sont presque complètement gelés. Les organisateurs ont hésités à annuler la course. En attendant le départ, on s'est tous regroupés à l'abri du vent à l'intérieur du casino de Gruissan. J'ai un tee-shirt manches longues plus une polaire plus un coupe-vent. Des gants, un bonnet, un foulard autour du cou et un collant long polaire. Malgré tout cela, le vent pénètre quand même! Mais je suis motivé!! Je n'ai pas le bras assez long pour me prendre en photo entièrement! Vous me reconnaissez?

Le départ va être donné. Une seule chose me fait peur, c'est que ma tendinite au tendon d'achille se réveille. Dans la semaine j'ai eu un peu mal. Je suis tendu je sens mon tendon tendu, j'attend. Quelle tension!!! Le départ est donné. Je pars prudemment, pourtant ça part assez vite, cette course est la première manche du Tour Trail Nationnal, sorte de championnat de France de trail. Les meilleurs Français sont là, dont je ne fais pas parti bien sur!! Au mieux je suis le meilleur de ma rue (c'est une petite rue) et encore!!!

Je suis dans la première moitié du peloton, les trente premiers kilomètres sont faits de montée et de descentes que sur des chemins de pierres. Au troisième km, la première cote, un mur qu'on passe tous en marchant sauf les premiers bien sur. S'en suit  une succession de petits sentiers en sous bois. Je ne me sens pas trop mal, j'ai un bon rythme. Mais au bout d'une heure de course, je sens des tiraillements sur mon tendon d'achille douloureux. Pffffff, je commence à me décourager. Je ne veux pas abandonner!!!! Il faut que je gère, que je trouve le rythme de course qui me permet de ne pas y tirer dessus. Je ralentis un peu, du coup je perds quelques places. Mais bon dans ces cas là, le classement ne compte plus trop. Le but du jeu étant de finir simplement la course. Finalement, j'arrive à avoir une vitesse convenable pour moi. Les cotes continuent à se succéder, je n'ai plus froid, juste gêné par ces grosses rafales de vent.

On est toujours sur les chemins de pierres, de cailloux, de roches, de graviers... Apparement par ici, ils ne connaissent pas l'herbe, ni la terre!!! A force de taper sur ce sol très dur et de courir toujours en équilibre avec les chevilles qui se tordent sans arrêt, d'autres douleurs m'apparaissent. En fait maintenant j'ai mal partout sauf aux tendons!!! Du bas du dos en passant par les fesses, les cuisses, les genoux, les pieds... Ca me l'avait fait la première année que j'avais  fait cette course.


Je continue à courir malgré tout car je suis là pour ça après tout!! Je veux prendre d'autres photos car c'est très beau par ici. Mais mon appareil photo a froid et même en essuyant le canon, il y a une sorte de buée qui a l'air d'être à l'intérieur.

J'en ferais une autre un peu plus tard pour essayer mais le résultat est le même.

Alors je laisse tomber l'appareil. Façon de parler!! Je sors du massif de la Clape au bout de 4h pour 33 km. Là je me rends compte que je suis très en retard sur ce que j'avais prévu. Une grosse demi-heure au moins. De toute façon, je ne peux pas aller plus vite. Il reste 17 km où l'on va courir autour des étangs, il y aura encore quelques bosses à passer mais plus courtes. Par contre, on n'est plus du tout protégés du vent. Quand je l'ai de coté, les rafales me déportent, me déséquilibrent même.Et quand les rafales sont de face, je suis presque arrêté net. Ca devient très dur, à cela faut rajouter toutes les douleurs qui ne sont pas passées. Je les aurais jusqu'à l'arrivée. Chaque pas me fait mal. Mais je sais que je finirai cette course. Je ne pense qu'à une chose, finir le plus vite possible, pour pouvoir me mettre à l'abri du vent et m'asseoir!!

Je vais tellement doucement que même le photographe professionnel me rate sur sa photo!!! Pour vous dire si c'est grave!!! Enfin bon, on voit un petit bout de moi, c'est déjà ça!!

Après avoir passé le deuxième et dernier ravitaillement, qui était situé au kilomètre 44, je continue tant bien que mal. Je discute un peu avec des coureurs que je rattrape ou qui me doublent. On en a tous pleins les jambes, on est tous pareils. On voit tous qu'on mettra plus de temps que prévu surtout du aux conditions climatiques. Cest dur pour tous les coureurs mais que dire de ces bénévoles qui restent plantés en plein vent plus de sept heures pour certains. A notre passage ils nous encouragent mais nous les encourageons aussi et les remercions à tous d'être là. C'était plus dur pour eux que pour nous. D'ailleurs à la remise des prix, un des organisateur a dit que c'était la première fois qu'il voyait les coureurs encourager autant les bénévoles, normalement c'est l'inverse. Mais ils le méritent car sans eux pas de courses.
J'en croise un qui me dit qu'il reste 1km. Du moins c'est ce que j'ai cru entendre mais entre le vent, lui qui avait une écharpe devant la bouche et moi le bonnet sur les oreilles, j'ai un doute. Je le fait répéter, en fait c'était 4km. Tant pis, c'était trop beau et surtout pas possible vu qu'il y a peu je venais de quitter le ravitaillement qui est situé à 6km de l'arrivée. Alors on continue à courir moi et mes douleurs, j'ai pas réussi à m'en débarrasser! Je commence à avoir de l'expérience en trail et je sais que CES douleurs là quand elles arrivent, elles ne repartent pas. Elles restent avec vous, jusqu'au bout. Heureusement c'est rare quand ça arrive!
Enfin je me retrouve en haut de la dernière bosse!! Je vois Gruissan devant moi! OUFFF!!! Une petite descente puis 1km300 à courir le long d'un étang, avec toujours ce terrible vent. Je me retourne j'en vois un qui essaie de revenir sur moi, j'ai assez perdu de places pour aujourd'hui!! J'accélère tant bien que mal. Plus mal que bien, mais il restera derrière moi celui là, non mais!!!!! Et voilà l'arrivée. Elle est à l'intérieur de la salle des fêtes, à l'abri du vent, ENFIN!! Le speaker est de Tarbes, il me reconnait et vient avec son micro pour me questionner et dire ce que j'en pensais. J'ai dit deux mots mais je n'avais pas trop envie de parler. J'étais fatigué, mal partout et puis surtout après avoir vu mon chrono. 6h10!! En 2006 je l'avais fait en 5h00. Bon à l'époque il n'y avait que 46km. Et la météo n'était pas la même non plus. En fait pour être satisfait il aurait fallu que je mette 5h45 maximum.  Mais bon c'est comme ça. Je ne me suis pas blessé, j'ai fini la course. On était 400 inscrits, 382 au départ et au final je finis 152ème sur 263 arrivants. Il y a  eu 119 abandons ou arrêtés à cause des barrières horaires!! Ce n'était pas un grand jour pour moi, ça arrive parfois et il faut savoir l'accepter.Il est loin le temps où je gagnais les courses....... Quoique en y réfléchissant bien, je n'ai jamais gagné de course!! Si tout va bien, le 25 Mars je serai dans les Landes pour faire le trail du Marensin, 30km. Ca ne sera pas la même météo, ni le même terrain, ça sera une autre course. Je ferai MIEUX!!!!!




4 commentaires:

  1. ton récit est très vivant, tu es très fort en la matière ( et en bien d'autres, probablement!)! BRAVO et FELICITATION pour ta course et ton blog ! Brigitte

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  2. Bravo pour ta course et ce récit où je retrouve les mêmes souffrances partagées.
    En échange, je te propose de revivre les sensations et émotions qui ont émaillé le parcours. Peut-être t'y reconnaitras-tu?

    http://papyfounet.blogspot.com/2012/02/gruissan-phbus-trail-50km-2-fevrier.html

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  3. Ton récit est bien structuré et bravo pour avoir affronté cette épreuve ! Je souhaiterais le publier en "témoignage" sur le magazine RUNNING Attitude avec au moins une photo de toi en course. Si c'est possible, merci de me contacter par email: thierrymerello@aol.com

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  4. Merci Thierry, je t'ai envoyé un mail!!

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