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samedi 21 août 2021

GRP. Mon tour de la Géla.

 Ca y est, on y est. Nous sommes à Piau Engaly pour y passer la nuit. Demain, je fais le tour de la Géla. 43km, 3300m D+. Le pic de Piau à droite de la photo. On passera à son pied demain.

Juste avant nous sommes passés à Vielle Aure pour récupérer le dossard.



 Le profil de la course. Il y a quelques "côtes". 😉
Quelques heures plus tard, me voici au départ. Ca fait 11 mois que je n'ai pas mis un dossard. Je ne sais pas ce que ça va donner. Certes j'ai fait beaucoup de dénivelé tout au long de l'année mais ça ne remplace pas le rythme de la course. Objectif, mettre aux alentours de 10h -/+.
Je serai vite fixé. Le départ va être donné. Ca fait plaisir. J'aime l'ambiance du GRP même si à Piau, elle est largement en dessous de Vielle Aure.

6h30:

Le départ est donné. Les 536 traileurs sont lachés. J'ai des frissons de joie et un peu d'appréhension. Le début est en descente. Le jour se lève à peine, je n'ai pas pris ma frontale. Je profite de l'éclairage des autres.

La descente ayant éparpillée les coureurs, on monte maintenant par une piste de skis en direction du pic de Piau. Première montée avec 770m D+. Ca calme vite ! 
Je suis parti tranquillement. Je sais que ce parcours est difficile. Je me méfie. Car même si j'ai un objectif chronométrique, j'ai surtout pour objectif de finir ma course.
Ca monte raide. J'ai laissé les bâtons sur le sac. Pour cette première montée, je m'en passe.
Le soleil se lève, c'est magnifique.
Beaucoup de coureurs s'arrêtent pour faire la photo. Quel beau soleil, qu'on maudira peut-être un peu plus tard s'il chauffe trop.
En tout cas pour le moment, j'ai de bonnes sensations. Je monte sur un rythme correct, les jambes répondent bien et je respire bien. Je me sens à l'aise.
Le soleil nous a atteint. Il est encore doux. Il fait très bon.
Piau Engaly qu'on va rejoindre un peu plus tard.
Dernière ligne droite avant la descente. Le pic de Campbielh en face.
1h04:
On est au point le plus haut de cette première montée. le pic de Piau est sur notre gauche.
On bascule dans la descente sur un sentier raide.
Le genre de descente qui casse bien les cuisses. Je descends sans trop forcer.
Plus bas, on retrouve un terrain plus doux.
Le soleil, la poussière, on se croirait sur le marathon des sables. 😊
On va longer cette petite réserve d'eau.
Puis on plonge sur Piau d'où on entend les clameurs. Serait ce déjà l'arrivée? 
L'arrivée se fera plus tard. Là on a fait à peine 8km.
1h28:
Katia qui m'attendait patiemment immortalise mon arrivée à Piau. Je suis 252ème. Ca va.
Je vais m'y arrêter pour boire deux verres d'eau. J'ai prévu de refaire le plein de la poche à eau au ravito du tunnel de Bielsa.
Hummmm ! Ca fait du bien ! 😋
Un petit coucou à Katia et je repars.
On repart par le même chemin que tout à l'heure.
Sauf qu'on va laisser la montée vers le pic de Piau sur notre droite. Là on file tout droit.
Là encore, la descente est casse patte. J'y vais mollo.
La partie la plus raide nous emmène sur la route en contre bas pour rejoindre Le Plan.
On est passé de l'autre coté de la route. Le chemin est roulant, j'en profite pour continuer de courir alors que certains commencent à marcher.
On va retraverser pour se diriger vers le départ du lac de Barroude. J'y retrouve Katia.
Mais au lieu de passer par la route, ce que je croyais, on va suivre un sentier qui passe juste en dessous.
On va naviguer sur un sentier étroit dans la forêt.
Puis on retombe un peu plus loin sur le sentier du lac de Barroude.
A part quelques parties avec des rochers, le sentier est encore roulant. Je cours tranquillement.
On rentre dans la vallée de la Géla.
2h35:
Dans quelques heures, on prendra la passerelle et on suivra le sentier à droite pour monter à la hourquette de Chermentas. Ca sera la dernière montée. 
Mais on en est loin pour le moment. Avant cela, on va grimper vers la hourquette des Aiguillettes. La sente monte à gauche.
C'est parti pour 500m D+. La pente est raide. Déjà quelques coureurs commencent à accuser le coup. 
J'ai sorti mes bâtons que je ne quitterai plus. Je me sens toujours aussi bien, je savoure.
La montée n'est pas facile mais ça va. Il fait bon. On est souvent à l'ombre et il souffle un petit vent agréable.
La distanciation sociale est respectée. On commence à être bien éparpillé.
Je récupère quelques places, pour le moment, tout va bien.
La hourquette est en vue.
3h30:
Hourquette des Aiguillettes. (2237m)
Belle vue sur les sommets alentours. Je me régale. Avant de descendre, je resserre mes lacets.
C'est parti pour la descente. Tout en bas se trouve le ravito.
Quelques petits passages techniques mais dans l'ensemble cette descente est roulante.
J'aperçois le grand parking du tunnel. Il a l'air d'y avoir du monde.
3h53: 21,4km
187ème. 
Ravito du tunnel de Bielsa. Je vais boire 2 ou 3 verres de Coca, j'apprécie. Pour se restaurer, les bénévoles nous servent dans des assiettes en carton et nous donnent ce qu'on leur demande. Je vais prendre du salé. Jambon, saucisson... Puis je vais refaire le plein de ma poche à eau.
Je ne vais y rester longtemps. J'attaque aussitôt la troisième grosse montée du parcours (600m D+) pour rejoindre le port de Bielsa.
La pente est soutenue. Je ne suis jamais venu ici, je découvre.
Contrairement aux deux premières montées, je me sens moins frais. Les jambes sont un peu plus lourdes. Fallait bien que ça arrive à m'en donné. 😉
Mais je ne perds pas de place. Je ne suis pas le seul à accuser le coup.
On arrive à l'intersection avec le 220km et le 60km. Les 43km me suffiront pour aujourd'hui. Je continue tout droit.
On voit enfin le port de Bielsa. C'est une brèche en fait.
On s'y dirige en passant par ce joli vallon. J'entends quelqu'un qui applaudit et encourage au loin. Je reconnais la voix de Katia qui avait prévu de me voir passer au port de Bielsa.
Ses encouragements sont appréciés. Il n'y a qu'elle qui a osé monter jusqu'ici. Et dans les derniers mètres, ça fait du bien.
La voici, tout en haut.
Elle va en profiter pour faire quelques photos alors que je m'accroche à mes bâtons pour gravir les derniers mètres.


C'est avec plaisir que je la vois. Elle me dit que la vue est sympa de l'autre coté.
5h00:
Port de Bielsa (2429m)
En effet, la vue est splendide sur le coté Espagnol.
Après avoir discuté une minute ou deux, j'attaque la descente. Je ne reverrai Katia qu'à Piau maintenant.
La descente se passe bien. On arrive à trottiner sur ce petit sentier.
On voit bien le sentier qui zig-zague dans l'herbe. Photo prise par Katia depuis le port de Bielsa.
On est dans le cirque de Pinarra. C'est superbe. Je l'avais déjà vu mais depuis le pic de Port Vieux qui est au centre de la photo.
Sous la flèche, Port Vieux. 200m D+ à faire. Ca va le faire. 
Je viens d'avoir une bonne crampe aux adducteurs. Je ralentis un peu , le temps que ça passe. Il fait chaud, je bois énormément. 
La pente n'est pas trop raide mais on commence tous à être entamé. On avance doucement.
Belle vue sur la crête frontière.
Un peu de répit sur ce passage moins pentu.
5h45:
Port Vieux (2378m)
La descente qui nous attend pour rejoindre la vallée de la Géla.
Les cuisses commencent à être douloureuses dans la descente. J'ai moins de force mais ça va. Je vais rattraper quelques coureurs un peu moins frais que moi.
J'aperçois tout en bas, la tente blanche du prochain et dernier ravito.
Cette descente paraît interminable. 
Je suis dans le fond de la vallée. Le terrain est plat. Je me laisserai bien aller à marcher mais non, il faut courir !! Je grapille mètres après mètres et quelques places supplémentaires.
6h23:
J'arrive au ravito de la passerelle. Je suis 169ème. Ici, pas de Coca. Je vais remanger de la charcuterie, du chocolat. Je vais même manger pour gagner du temps, du chocolat et du saucisson en même temps. Bon, j'avoue, le mélange n'est pas terrible. 😝 Je refais le plein de la poche à eau. 
Je repars assez vite. Malgré le faux plat descendant, je vais marcher tout en finissant ce que j'ai pris au ravito. Puis je vais trottiner jusqu'à la passerelle.
Puis on repart dans l'autre sens. C'est parti pour la loooongue montée vers la hourquette de Chermentas. 730m D+
Le début se fait tout en douceur. Je passe au dessus du ravito. 
Le sentier s'élève gentiment pour le moment. Sur l'autre versant, je regarde les autres coureurs qui sont derrière moi, en train de descendre de Port Vieux.
La belle muraille de Barroude avec le pic de Gerbats à droite. 
J'ai chaud, j'arrête pas de boire. Je n'avance pas vite mais là encore je vais doubler des coureurs qui sont assis en train de récupérer un peu. Je m'assirai bien aussi mais ça serait trop dur de repartir.
J'arrive au pied d'un raidillon. 
Il faut passer au dessus de cette première crête.
J'ai un petit coup de mou. Le souffle est court, mes cuisses ont disparues. Je vais m'arrêter quelques secondes et laisser passer un petit groupe. Je vais avaler un gel, peut être ça me fera du bien. Puis je vais repartir tranquillement. 
A gauche c'est pour aller aux lacs de Barroude. C'est dommage que le parcours nous y fasse pas passer....
Ca va mieux ici, le sentier court à flanc de montagne. Dès que je peux, je trottine.
Ce sentier est superbe. 
Je suis presque seul, c'est un bonheur. Je savoure car je sais que je vais arriver au bout maintenant.
Une petite descente avant de remonter vers la hourquette.
Le sentier longe la paroi, c'est vraiment chouette.
La montée finale. C'est rude, c'est raide mais j'avance. Ce n'est que le mental qui fait avancer de toute façon maintenant. Tous les muscles sont douloureux. Mais là, je sais que c'est la dernière difficulté.
8h35:
Hourquette de Chermentas. (2439m)
C'est parti pour la descente vers Piau. Motivé motivé !! 
Malgré les jambes dures et douloureuses, j'arrive à courir. Je rattrape et double 2 concurrents.
Le parcours passe tout près du lac de Badet. Je m'y baignerai bien mais j'ai pas le temps. J'ai une course à terminer. 😉
J'arrive sur la piste. Une voiture est garée, ça commence à sentir bon. J'accélère... Enfin, mon cerveau dit qu'il a envie que j'accélère, mais mes jambes ne sont pas d'accord. Donc d'un commun accord avec mon cerveau, mes jambes et moi même, on décide de rester au même rythme.
Juste avant l'arrivée, il y a une dernière petite montée. Je surveille mon chrono. Je me dis que ça serait bien de finir en dessous des 9h30 de course.
Je donne tout ce que j'ai. Je vais pour le coup doubler deux nouveaux concurrents.
La ligne d'arrivée, enfin !!!! Les gens m'applaudissent, me félicitent, je les remercie. Une banda joue un air de musique entrainant. Qu'ils ne comptent pas sur moi pour que je danse !😁


9h30'51.
Fin de course. Pour 51" je suis au dessus des 9h30. Mais ce n'est qu'anecdotique. Je termine à la 157ème place. 449 concurrents passeront la ligne d'arrivée. Pas mal d'abandons mais pas étonnant vu la difficulté du parcours.
Je retrouve Katia qui a passé une bonne journée elle aussi. A aller à droite, à gauche et au port de Bielsa pour m'encourager. Merci à elle.😘 Je peux maintenant exhiber mon nouveau tee-shirt finisher. Ca a été un vrai plaisir de renouer avec la compétition. Je ne sais pas quel sera mon prochain trail vu le contexte mais ca me tarde déjà! Mais d'abord, quelques jours de repos pour récupérer un peu. Merci à tous ceux qui m'ont encouragé de près ou de loin.
Le parcours vu depuis l'espace . C'est Thomas Pesquet qui me l'a envoyé. si si !!😉😁