Endurance trail des Templiers.

 Eh bien voilà, on y est ! Millau et son festival des Templiers. 

Ci-dessous le profil de l'endurance trail. 106km et 4600m D+. C'est copieux!  Je ne suis pas dans une  forme olympique mais très envie et motivé de faire ce trail.

Retrait des dossards, pour le moment tout va bien. 😁

Dossard 3779. Le départ demain se fait en deux vagues. Je fais partie de la deuxième, mon départ est à 4h15. 😴

Jour J. On a du se garer loin du départ. On a marché un bon quart d'heure. Ca aura servi d'échauffement...

Je suis placé en deuxième moitié de peloton. La pression est là. On ne part pas pour une petite promenade.

Katia est là pour me soutenir, m'encourager et me suivre sur tout le parcours. Ca ne sera pas une journée de tout repos pour elle aussi.

4h15, la musique de Era résonne sur l'aire de départ, les frissons parcourent mon corps mais je crois qu'on est tous dans le même état. Le top départ est donné, les fumigènes s'allument, grosse émotion ! Maintenant il ne reste plus qu'à courir le plus longtemps possible. 

Vous vous doutez bien que durant la nuit , je n'ai pas fait de photo.

La Cresse. 

KM 17, 2h15 de course.

 C'est un point d'eau, je n'ai pas besoin de faire le plein. Pour le moment ça va. Il y a un peu de vent mais il fait doux. La température est idéale. Les jambes sont correctes.

Pendant près de 4h je vais suivre le rond blanc de ma frontale. J'imagine qu'on doit passer dans de beaux coins mais je ne vois rien. Pas grave, je sais que je vais profiter des paysages tout le long de la journée.

Le jour est enfin levé. Après une longue descente, je peux voir le Rosier où se situe le premier gros ravitaillement.

Katia est venue à ma rencontre. 

Elle va m'accompagner jusqu'au ravito.

Le Rosier:

KM 27. 4h00 de course.

Je vais me restaurer un peu. Il n'y a pas de charcuterie. 😭😭 J'ai envie de salé. je vais me rabattre sur du fromage, quelques bretzels et du coca ! 

Je repars quelques minutes plus tard. Katia reste un peu avec moi.

Je la retrouverai au prochain ravitaillement à Le Truel. On va reprendre pas mal de dénivelé.

C'est quand même plus plaisant lorsqu'on peut voir le paysage.

J'ai un petit coup de mou dans cette longue montée, je fais avec...

Passage dans une grotte. Moment sympa. On sort tous nos appareils photos.

On continue sur des monotraces en forêt en passant sous les falaises avant d'y monter dessus.

Paysages caractéristiques des Templiers.

Beaucoup de rocailles. Je trouve cette portion assez difficile.

On va passer tout près du vase de Sèvres.

Puis du vase de Chine avec le vase de Sèvres derrière. C'est magnifique ! 

Juste après on va grimper un couloir raide et étroit. Ça bouchonne un petit peu.

Vue vertigineuse sur la vallée de la Jonte. J'aperçois tout en bas, le ravitaillement du Truel. 

On va effectuer une looonngue descente pour y accéder.

Je retrouve Katia qui m'attend sur le bord de la route. Vu mon retard, elle pensait que j'étais perdu ! 😉 Je m'étais fait mes temps de passage en fonction du temps que je comptais mettre en tout. Soit entre 19 et 20h de course.

Le Truel: 

KM 38,5. 6h28 de course.

Ma tête des grands jours. Je ressens déjà de la fatigue. Bon... D'un côté c'est un peu normal.

Je repars en courant. Ça descend, ça aide pour repartir.😊

On va rester un peu sur la route avant de bifurquer à droite.

On descend par les ruelles du charmant petit village du Truel. Le ravitaillement se trouvait à l'extérieur du village.

Traversée de la Jonte. 

Va s'en suivre une nouvelle longue montée.

Quelques coureurs sont arrêtés, certains allongés même. D'un côté ça me rassure, je ne suis pas le seul à en chier.

Belle vue sur les gorges. La météo est toujours aussi bonne.

Par moment on passe tout près de très belles bâtisses. Ils ne sont pas embêtés par les voisins ici.

On va trouver une belle portion roulante. J'arrive à courir. Doucement mais je cours.

Une monotrace va nous faire ralentir. Il va y avoir un regroupement. On est une bonne dizaine à se suivre dans le silence. Chacun dans sa bulle.

Le Champignon:

Km 51. 9h05 de course.

Je viens de prendre un gros coup au moral. Mon Strava m'indique que j'en suis à 60km. Mais Katia me confirme par sms que le champignon est bien au 51ème km. Du coup j'arrête Strava. Il a du buguer. Et bientôt c'est moi qui vais buguer...

La Roujarie:

Km 56. 9h45 de course.

On traverse ce lieu-dit où se trouve encore de belles bâtisses.

On est tous bien éparpillés. Je vais courir de plus en plus souvent seul. Peu de risques de se perdre, le balisage est parfait.

Les cuisses un peu cassées, je retrouve Katia. Je lui fais part de mes doutes, de ma fatigue. Elle me soutient, m'encourage. Le ravito est proche.

Je suis motivé pour aller casser la croute. Ca va faire du bien !

Saint Andrée de Vézines:

Km 60,5. 9h43 de course.

Je vais m'enquiller deux grands verres de coca. Je vais refaire le plein de ma poche à eau également.

Puis je vais m'asseoir pour manger et reprendre des forces. Taboulé, fromage, yaourt, compotes. J'apprécie.

Katia se marre car je suis en train de lui dire que c'est la dernière fois que je m'inscris sur un trail aussi long !! En Avril j'avais fait la Trans Aubrac (106km). Et j'avais dit que ça serait mon unique course au-delà des 100km. Mais comme ça s'était bien passé, j'ai eu envie d'en faire une autre. Mais aujourd'hui c'est beaucoup plus difficile...

Mais la motivation est toujours là. Cette petite pause et ce petit repas m'ont fait du bien.

Je ressens moins de fatigue.

J'ai repris des forces. Je suis beaucoup plus à l'aise. Cette partie est plus facile.

Je cours régulièrement. Je rattrape des coureurs qui à leur tour subissent l'usure du parcours.

On va passer tout près des ruines du château de Montméjean. 

J'apprécie cette portion où je me sens bien.

On est sur la corniche du Rajol qui surplombe la Roque Sainte Marguerite.

Le paysage est encore magique avec tous ces rochers aux formes particulières.

Passage sous une arche naturelle.

On continue de parcourir ce plateau magnifique.

Arche beaucoup plus connue où est suspendue une petite cloche. 

Après cette arche, il va y avoir une longue descente. Je vais récupérer quelques places supplémentaires. Mais sans m'en rendre compte, je vais me griller un peu plus. Je le payerai plus tard.

Me voici en bas des gorges de la Dourbie.

Katia est venue à ma rencontre une fois de plus. C'est du sport aussi d'être suiveur sur un trail !😊

Je vais marcher tranquillement avec elle, histoire de discuter un peu. Je ne suis pas à 5mn près.

Je lui raconte cette dernière portion où je me suis bien senti.

La Roque Sainte Marguerite:

Km 71,5. 12h55 de course.

Je vais juste me faire un grand verre d'eau. J'ai assez d'eau dans ma poche jusqu'au prochain ravitaillement.

Pendant que je traverse la Dourbie sur ce pont, je prépare mes bâtons car c'est un véritable mur qui nous attend.

J'attaque la montée doucement.

Mais très vite la fatigue me retombe dessus. Je me sens moins costaud. Comme je disais un peu plus haut. Je me sentais bien, j'ai pas mal couru, peut-être trop. Certainement même !! 

Un dernier coup d'œil sur la Roque Sainte Marguerite.

Le terrain est plat. Je trottine par intermittence. Le sucre m'écœure, je n'arrive plus à m'alimenter. L'estomac me brule, envie de vomir. Même l'eau j'ai du mal à avaler.

Traversée de Pierrefiche du Larzac. Plus de jus. 

Quelques concurrents me doublent. Je m'en fous. Je suis fatigué et pas bien. Jusque-là j'étais optimiste et motivé pour rallier l'arrivée. Je commence fort à douter. 

La luminosité faiblit tout comme moi. Le soleil est en train de se coucher. Je me coucherai bien moi aussi.

La nuit tombe... Moi je ne vais pas tarder à tomber aussi.

La Salvage:

Km 82. 15h12 de course.

Je m'arrête pour refaire le plein de ma poche à eau. Je me rends compte que je n'ai pratiquement pas bu. 

Je vais m'asseoir pour manger. C'est du salé, j'arrive à avaler mais tout doucement.

Les minutes passant, mes forces s'amenuisent encore, même en étant assis. Je n'ai plus de jus, plus de force, plus le moral....

Il ne reste que 24 km pour rallier l'arrivée. J'en ai encore au moins pour 5h. Il fait nuit noire, je me vois pas galérer autant. Je sais que la forme ne reviendra pas. Beaucoup vont abandonner ici, je les vois rendre leur dossard. Je me résous à décrocher mon dossard. Dossard 3779 abandon....

Après une bonne nuit de sommeil dans le sublime village de Peyre où nous avons logé, j'ai retrouvé un peu le sourire malgré la grosse déception de la veille. Je n'étais pas assez bien entrainé pour ce parcours. Trop de randonnées et pas assez de sorties trail. Des douleurs aux genoux m'ont empêchées de faire comme je voulais. Il y a eu quand même sur cette course, plus de 300 abandons. 

Maintenant je vais récupérer, faire une pause trail, je vais reprendre les randos car on y trouve énormément de plaisir. Ensuite, je vais refaire des trails sur des formats plus raisonnables. J'en ai repéré quelques-uns. 😉

Merci à Katia qui a eu une dure journée aussi. Elle m'a soutenu, encouragé tout le long du parcours. Et être suiveur sur ces petites routes de l'Aveyron, ce n'est pas simple !! Je suis autant déçu pour elle que pour moi.

Merci aussi à tous ceux qui m'ont envoyé des messages avant et pendant la course, ça faisait très plaisir.😊