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samedi 16 avril 2022

Ma Trans Aubrac

 Ben voilà, on y est ! Ca fait 2 ans que je pense à cette course. Depuis le temps que je cours, j'ai fait toutes sortes de compétitions mais je n'ai jamais fait 100km. Le plus long étant sur le GRP, 80km. J'ai choisi cette course pour découvrir une région que je ne connais pas, mais aussi parce que le parcours est assez "roulant". 3500M D+ pour 106,5km. Est ce que mon rêve va devenir réalité? Suivez moi ! 😊

Samedi matin, un peu avant 6h, on arrive à Bertholène. Le départ se situe au pied du château. Ca bouchonne pas mal pour y accéder. On est plus de 600 participants avec les relayeurs. 
Je suis placé à l'arrière du peloton. Mon but est de faire la distance. Peu m'importe mon classement. J'ai étudié les résultats de la dernière édition et j'estime pouvoir faire ce parcours entre 18 et 19h. Mais le principal sera de rallier l'arrivée.
6h05:
 Le départ est donné. Un superbe feu d'artifice embrase le château. Magnifique, superbe ! J'ai des frissons.

Le départ étant de nuit, je ne vais pas prendre des photos avant le lever du jour. Je vais courir tranquillement. La première partie jusqu'à St Côme est très roulante. 22km et 400m D+. Je double quelques coureurs petit à petit. Faut pas s'emballer ! 

Le soleil se lève, il fait bon. Il va faire une belle journée. J'appréhendais la météo pour ce trail mais elle est top. Tant mieux ! 

Les chemins sont larges, les écarts entre les coureurs s'agrandissent, on n'est pas gêné.
On attaque la descente vers St Côme d'Olt où se trouve le premier ravitaillement. Katia, si elle ne s'est pas perdue😉, doit m'y attendre.

Ouf !! Elle est bien là, à l'entrée du village.
Elle va m'accompagner jusqu'au ravitaillement en traversant le village.
Belles rues à traverser. Je suis pour le moment très à l'aise.
Ravito de St Côme d'Olt:
KM 22,4. 1h44' de course. 274 ème.
Je vais prendre le temps de me restaurer, de boire et de refaire le plein de la poche à eau.
Je repars, Katia va faire un petit bout de chemin avec moi sur le chemin de croix.

J'ai viré mon buff et mes manchons et mis une casquette à la place. Il commence à faire chaud.
Petite portion roulante. Mais ça ne va pas durer.
Les bosses vont se succéder, elles sont plus longues aussi.

Ce beau plateau va nous mener au dessus de l'Abbaye de Bonneval.
La vierge dominant la vallée où se situe l'abbaye.
La descente va se faire par une piste.
Puis par un sentier, euhhh comment dire... Humide? Oui c'est ça, humide, boueux.
Le sentier remonte vers l'abbaye où pas mal de suiveurs nous attendent.
Abbaye de Bonneval:
KM 32,1. 4h23 de course. 307 ème.
Ici pas de ravitaillement. On longe les hauts murs de l'abbaye pour rejoindre la forêt.
Joli passage dans la verdure.
Belle maison perdue en pleine nature. Ils ne doivent pas avoir de soucis avec leurs voisins.
On remonte dans la forêt. Chacun son rythme, sans trop forcer. Toujours penser à se préserver. La route est si longue encore. On avance dans le silence jusqu'au moment où j'entends chanter. Kézako??
C'est tout simplement Philippe Genevaux. Il a la particularité de faire les trails avec sa petite guitare et de pousser des chansonnettes. Franchement, grand respect pour lui. Non seulement, il chante bien même quand ça monte alors que nous, on a du mal à respirer et il met de la joie et de la bonne humeur dans le peloton. Un instant très agréable.

Il y a de belles portions où on peut courir. Je me sens toujours bien, toujours au même rythme.
On traverse quelques petits hameaux aux belles maisons de pierres.


La Vitarelle:
KM 42. 6h10 de course. 300 ème. 
Katia m'a rejoint, ce n'était pas prévu, ça fait plaisir.
Je refais le plein d'eau et je repars aussitôt.
C'est reparti sur les belles pistes. Je suis souvent seul maintenant. Malgré le nombre de participants, les écarts sont fait.
Joli sentier longeant des vieux murs de pierres.
Arrivé en haut d'une bosse, Laguiole apparaît.
Après une jolie descente, je retrouve Katia.
Laguiole, place du Taureau:
KM 53,6. 8h06 de course. 253 ème.

Je suis à mi course. Je vais prendre le temps de bien me ravitailler. Remplir à nouveau la poche à eau.
A ce moment là, j'ai un petit coup de flemme. Je suis bien, là, appuyé contre la barrière. 😴
Mais bon, faut repartir !! A la sortie du village, l'originalité du parcours nous fait passer à l'intérieur d'une coutellerie. 
Très intéressant. Le magasin...
Ainsi que l'atelier où se fabriquent les couteaux.
Je laisse Katia que je retrouverai plus tard. On sent moins la chaleur grâce ou à cause du vent qui devient de plus en plus fort.

Dans cette partie, j'ai un coup de barre. Pas que je sois fatigué physiquement mais j'ai sommeil. J'ai l'impression que si je ferme les yeux je peux m'endormir tout en marchant.
Puis en longeant la lisière de la forêt, je ne suis plus à l'abri du vent. 
Un vent très frais vient du fin fond du plateau de l'Aubrac. Ca me réveille, ça met même un coup de boost.
Je reprend mon mode course et me dirige vers la station de skis. Ici, plus de neige mais des tapis de Jonquilles.
Katia, va monter avec moi jusqu'au point le plus haut de la piste.
Avec tous les allers retours qu'elle fait en courant plus les déplacements de point en point, elle n'aura pas de problème pour s'endormir ce soir ! 😊
Une longue descente à venir. Parfois je double un concurrent, parfois c'est moi qui me fait doubler.
Ici on n'est pas abrité. Le vent souffle fort. Le soleil est caché derrière les nuages. 
De longues lignes droites sur le plateau de l'Aubrac. Moi qui rêvait d'y courir dessus, je suis servi !
Petit croisement où les courageux bénévoles veillent pour notre sécurité.
10h20 de course. J'ai un coup de pompe. J'ai mal aux cuisses, je commence à être fatigué. Et ce vent qui souffle de plus en plus fort. Je décide de mettre mon coupe vent, j'ai froid. J'essaie d'attraper mon MP3 pour écouter un peu de musique. Il est coincé dans le sac, je ne trouve pas l'album que je cherche (Stromaé). Je suis agacé, j'en ai marre. Rassurez vous, je ne compte pas m'arrêter mais je suis dans un moment difficile.
Trois coureurs viennent de me doubler. Je m'en fous, je veux juste finir. Mais bon... Je vais serrer les dents jusqu'au prochain ravitaillement qui n'est plus très loin.
Mais quand tu n'as plus trop de jus, ces plateaux sont démoralisant. C'est loooong....
D'un coup, je tombe sur Katia, je lui rend compte de mes mauvaises sensations, de ma lassitude. Elle m'encourage, elle me dit que ça va aller mieux après. 
Buron des Bouals
KM 76.9. 12h16 de course, 243 ème.
Le ravitaillement est énorme ! Beaucoup de sucreries mais rien ne m'attire. Je commence à avoir l'estomac en vrac. Je vais prendre le temps de me poser. Je vais virer ma casquette et remettre le buff ainsi que les manchons. Je vais réussir à manger un peu de charcuterie et une soupe de vermicelles que je vais grandement apprécier !
Tout confondu, j'ai fait une pause de 20 minutes. Je ressors déterminé à aller au bout de cette course que je rêvais tant de faire. C'est mon défi perso, faut continuer ! 
Je laisse Katia, je la retrouverai normalement à la cascade de Lacessat. Le départ du buron des Bouals se fait en descente. 
Passage dans Aubrac quelques minutes après.
Les minutes passant, je retrouve mes jambes et avec elles, le moral. Je cours, je galope, je sprinte... Bon ok, j'exagère mais je cours, je n'ai plus mal aux jambes. Je me demande ce qu'il y avait dans cette soupe ! 😄
Le parcours se poursuit sur ces grandes étendues herbeuses.
Très souvent on a droit à des zones marécageuses. Je m'y enfonce régulièrement jusqu'aux chevilles. C'est usant.
J'ai mal sous le pied. Je m'arrête pour enlever la chaussure pensant y trouver un caillou. En fait pas de caillou mais une grosse ampoule sous la plante du pied. Ben va falloir faire avec...😕
On passe tout près d'un buron avant d'attaquer une belle descente vers la forêt.
C'est tout droit !! 
Il est 19h. Il fait moins clair d'autant que les nuages cachent le soleil.
Cette piste descend vers la cascade. Je cours toujours, je me sens bien car je sais que sauf vrai coup dur, je vais aller au bout.
Petite descente dans la forêt. Je retrouve Katia qui est rassuré de me voir plus en forme que tout à l'heure.
Lacessat:
KM 87,7. 14h15. 235 ème
C'est le dernier point d'eau. Je ne remplis pas ma poche à eau, j'estime en avoir assez jusqu'à l'arrivée.
Katia va me suivre jusqu'à la cascade de Lacessat. Puis on va se séparer. Elle file directement à l'arrivée. La nuit va bientôt tomber.
Le parcours plonge dans la forêt.
Comme on avait pas assez les pieds mouillés, on nous a fait traverser une rivière. Le coté positif est qu'on a ensuite les chaussures propres. 😁 Mais quelques mètres plus loin, on repataugera dans la gadoue.
Cette photo est la dernière que je vais prendre. La nuit tombe. On va évoluer sur un sentier étroit, glissant, en devers. Il va y avoir un bon mur à gravir.
Puis il y aura le passage à St Martin de Montbon:
KM 98,3. 16h18 de course. 239 ème.
Ensuite je vais doubler des concurrents, d'autres me doubleront à leur tour. Le final est long, je n'arrive plus à m'alimenter, j'ai envie de vomir. Je peux à peine boire et encore, par petites gorgées. Puis je rentre enfin dans St Geniez d'Olt. Bientôt l'arrivée !!!!!!! 
St Geniez d'Olt:
KM 106,5. 17h42 de course. 230 ème.
J'ai réalisé mon défi, mon rêve. Je pourrai dire que moi aussi un jour j'ai couru plus de 100km. Katia est là pour immortaliser l'instant. Elle a les larmes aux yeux car elle sait que c'était important pour moi. Et puis elle se dit que je ne la saoulerai plus avec la TRANS-Aubrac ! 😂😂 Merci à elle qui a été précieuse tout le long du parcours. Elle m'a soutenu, encouragé, aidé et même filmé.😊 Surveillez bien le blog car elle va faire un film de cette longue journée que je mettrai très prochainement sur ma page.
Encore deux marches à monter pour récupérer ma médaille de finisher.

Puis la photo finale du finisher. Trop heureux d'être arrivé au bout. Trop fatigué aussi.😂 Maintenant, il va falloir que je récupère un petit peu pour mieux repartir.
Un petit mot sur l'organisation. Rien à dire tout simplement. Bénévoles sympas et efficaces, balisage parfait, superbe parcours. Au top !! Allez, je vais me coucher! 😴😴😴

4 commentaires:

  1. Quand le rêve devient réalité !! Grand respect pour ta course, ta motivation et ton compte rendu photos et discours !
    Grand respect aussi pour Katia ! Formidable aide morale et logistique ! Votre complicité et votre enthousiasme sont un peu de douceur dans ce monde de brutes !!! Continuez le plus longtemps possible !!!

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    1. Merci Serge. J'étais motivé pour cette course. Katia m'a été d'un grand secours pour la logistique et pour le moral. On va essayer de continuer le plus longtemps possible.

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