Samedi 27 Octobre, me voici à Millau pour cette fameuse course des Templiers. J'ai passé la semaine avec des douleurs dans la jambe gauche qui résonnent depuis mon tendon d'achille. J'ai la trouille car je veux finir cette course, je ne veux pas abandonner cette fois ci.
Le départ est à 5h15, pour gagner du temps je dors en tenue. Bon j'ai mal dormi car le camel bak me rentrait dans le dos. Je me prépare au froid. :-)
3h45 je me lève, direction les toilettes. Ben oui !!!!
Puis petit brossage de dents...
Et enfin une bonne douche pour bien me réveiller. Pas facile !! Me voilà maintenant fin prêt !! :-)
Après vingt minutes de marche, j'arrive sur la ligne de départ. Façon de parler car il y a beaucoup de monde déjà devant moi. Il y a quatre sas. Le 1 pour les élites, le 2 pour les moins élites mais qui sont bons quand même puis le 3 où je me suis placé pour espérer faire moins de 11h et derrière le 4 pour tous ceux qui veulent simplement finir. Il fait un fort vent glacial. J'ai prévu 3 couches pour le haut, elles ne seront pas de trop !!
Le départ va être donné. Toutes les frontales sont allumées. La musique de Era (améno) démarre, les fumigènes sont allumés, c'est un instant de grande émotion. Je prie pour passer la ligne d'arrivée dans quelques heures.
Ca y est, c'est parti !!!!!
On est 2650 inscrits. Je ne sais pas s'ils sont tous venus mais il y a du monde !
J'attendrai que le jour se lève pour commencer à prendre des photos. Après avoir grimpé la cote de Carbassas, on se retrouve sur un plateau avec des pistes assez larges au milieu des pins. Ici la neige est tombée la veille. Ca s'est arrêté mais le vent glacial souffle fort sur les hauteurs.
Je "surveille" mon tendon d'achille. Ca tire mais pas plus qu'au début. Mais je ne cours pas sereinement. On est maintenant sur un petit sentier qui va nous faire descendre vers Peyreleau.
Voilà Peyreleau (km 22). C'est ici qu'il y a deux ans j'avais abandonné sur blessure. Mais là jusqu'ici tout va bien.
En voulant refaire une photo, je fais tomber l'appareil. Je prends une photo du village, je vois que la photo a du noir en haut et en bas. Pfff !!! Bon finalement plus de peur que de mal. J'arrive au ravito. Je refais le plein du camel bak, je me rends compte que je n'ai pratiquement pas bu. Avec le froid qu'il fait, je n'ai pas soif. Mais à partir de là je vais me forcer à boire si je ne veux pas être arrêté par des crampes toutes les cinq minutes.
Je repars tranquillement car juste après le ravitaillement ça remonte aussi sec.
Par moment avec de forts pourcentages. J'ai les batons avec moi au cas ou mais je préfère avoir les mains libres. Et puis je ne suis pas fatigué.
Ce coureur qui me regarde n'a pas un buff sur la tête mais un énorme pansement. Il m'a raconté qu'en descendant sur Peyreleau, il a glissé et est tombé la tête en arrière. C'est vrai que j'avais vu du sang par terre. On lui a fait sept points de sutures et il a décidé de repartir. On est resté un peu ensemble puis il a ralenti et je ne l'ai pas revu. Il voulait finir cette course. Je l'ai trouvé très courageux et j'espère qu'il a pu finir.
Je continue à mon rythme. Mes douleurs au tendon ont maintenant disparues. On alterne pistes et sentiers toujours au milieu des forêts de pins ou de sapins.
On traverse les ruines d'une ancienne chapelle....
Voilà le second ravitaillement. Km 34 St André de Vézines. Ca va toujours, pas de fatigue. Jusqu'ici tout va bien. Je reste dix minutes ici, je mange des bouts de pains tartinés au fromage. Je bois du coca FRAIS !!! Je refais le plein du camel bak. Je repars tranquillement en marchant pour finir de manger ce que j'ai pris sur les tables.
Le ciel a du mal à se dégager. Il fait toujours aussi froid. Par moment ça bouchonne dès qu'on arrive sur des monotraces.
Les paysages commencent à changer. Cela devient plus rocailleux, plus glissant aussi. Ici c'est Roquesaltes, superbe !!!
On va passer au milieu de ces rochers...
Ce passage sous l'arche est magnifique !!
On continue notre aventure en file indienne...
Des paysages grandioses !! Ce n'est pas la montagne mais il y a de bonnes pentes à se faire dans le coin !!
Descente glissante vers la Roque ste Marguerite...
Que voici !! On entend la clameur des gens venus nous encourager. Merci à tous, ça faisait chaud au coeur et du bien pour le moral !! Je pensais y trouver le troisième ravito... Mais non !!! Il faut remonter pendant trois kilomètres cinq cents encore. Petite déception. Je n'avais pas étudier le parcours. C'est mon défaut, je n'ai jamais aimé les études. ;-)
Allez hop, on remonte !!!
Jusqu'ici ça allait mais là je commence à sentir la fatigue.
Pierrefiche, troisième ravito km 48,5. Je sais maintenant que je finirai cette course à moins d'un gros coup dur. Je reste encore dix minutes. Je bois 2 verres de soupes, ahhh j'apprécie !!! Quelques bouts de fromages, des tucs. En fait je prends que du salé.
J'ai passé les 50 km, la fatigue est là. Des douleurs apparaissent aussi. J'ai mal aux adducteurs, au dos, aux cuisses, ça alterne mais j'ai toujours une douleur présente qui devient de plus en plus forte au fil des kilomètres.
C'est des petits sentiers très roulants pour ceux qui ont des jambes. Je me force à courir.
Je me fais doubler par d'autres coureurs. J'en double aussi mais plus rarement.
Voici Massebiau km 61. Encore beaucoup de gens pour nous encourager. Une fois de plus je me trompe, je pense y trouver le ravito mais non !!! Il faut monter encore pendant près de 4km pour l'atteindre. Bon ben tant pis !! :-(
On monte maintenant comme on peut. On est tous bien cuit. Surtout moi !!! :-) Je vais maintenant prendre moins de photos, je suis trop fatigué et puis je vois le temps qui tourne. Je me dis que c'est foutu pour finir dans les onze heures comme je l'espérai. Tant pis, le principal est que je termine.
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La ferme de Le Cade km 64,5 dernier ravito. Je refais le plein, je mange, je bois. Il ne reste plus "que" 8km. J'ai du mal à repartir. En marchant ça va mais dès que je cours, chaque pas me fait mal. Je me force tant bien que mal. Il va y avoir une descente très raide et très glissante. On est au milieu des bois, on s'accroche aux arbres, aux branches pour ne pas tomber.
Cette fin de course est terrible. Une dernière montée toute aussi raide se trouve devant nous. Il faut grimper au sommet du Pouncho d'Agast km 69. Je commence à me démoraliser. Je ne pensais pas qu'il y avait cette dernière difficulté. Là c'est sur, je ne suis plus dans les temps espéré. je vais finir comme je peux mais je finirai !!!!!
Voici le Pouncho d'Agast vu de loin. On venait d'en bas complètement à droite sur la photo pour traverser cette barre rocheuse pour atteindre le sommet. Quelle galère !!!
La descente de ce sommet se fera par un petit sentier étroit et savonné. Du moins c'est l'impression qu'on avait. Le sentier est farci de pierres et de racines hyper glissantes. Là pareil, on s'accroche où on peut pour ne pas tomber. Et voici la grotte du hibou. Il y a un vieux dicton qui date du 28 Octobre 2012 qui dit: "Quand tu vois la grotte du hibou, de ta course tu en vois le bout" !! :-)
D'ailleurs voici l'autre bout de la grotte, moment très sympa. Le moral revient, c'est bientôt fini !
Voilà Millau avec son fameux viaduc...
L'arrivée !!!! Pascale qui est restée plusieurs heures sur la ligne d'arrivée ( là aussi fallait du courage) est tellement congelée qu'elle ne réussira qu'à me prendre de dos. Il faut dire aussi que j'étais en train de sprinter à une vitesse estimée de 4,5 km/h. :-)
Je termine 1397ème. En 12h 28'03". Il y a à peine 2006 arrivants. Je suis déçu de mon chrono ainsi que de mon classement.
Je finis vraiment fatigué avec des douleurs un peu partout. Mais je suis quand même heureux d'être enfin à nouveau finisher d'une longue course. C'est bon pour le moral et pour la suite !!!